Léa Dumayet, Lien, Snap Time is Over à la galerie Valentin courtesy l’artiste
Léa Dumayet m’avait répondu depuis Milan où elle était confinée en mai 2020, je la retrouve à Paris à la galerie Valentin avec de nouvelles oeuvres et inspirations. Elle est également Finaliste de la 10ème édition des Talents Contemporains de la Fondation François Schneider (Wattwiller), parmi 794 candidats provenant de 70 pays. Si elle fait partie des lauréats, la Fondation s’engage par l’acquisition de l’oeuvre qui sera ensuite exposée et accompagnée d’un catalogue. Suspens…
Genèse de l’exposition à la galerie Valentin
Marianne Dollo, commissaire de l’exposition a vu mon travail à la galerie Laure Roynette en 2019 (exposition POROROCA), m’a ensuite suivi sur Instagram puis proposé de faire partie des artistes retenus dans le cadre de cette carte blanche chez Valentin. Cette exposition est un projet qui a commencé à germer au début de l’automne dernier, et qui a été décalé à plusieurs reprises à cause des confinements et couvre-feu successifs. Notre groupe de huit artistes est resté soudé avec la curatrice et finalement, après cette longue attente, l’exposition a enfin lieu dans la très belle et lumineuse galerie Chez Valentin. Je suis donc évidemment très contente.
Comment réagissez vous à la scénographie et aux échos avec les autres artistes, dans l’exposition ?
Je trouve le résultat de la scénographie tout à fait satisfaisante. Des lignes, des courbes et des couleurs se répondent, sans choc, entre les sculptures, peintures, dessins et photographies. Bien qu’il y ait beaucoup d’oeuvres, la lecture se fait de manière fluide, car chacune d’entre elles a son espace pour respirer.
Quelles sont vos nouvelles oeuvres et vos sources d’inspiration?
Je présente quatre nouvelles sculptures pour cette exposition, qui ont toutes un élément provenant de la mer. Les plages de l’Océan et de la Méditerranée en France sont mes terrains de jeux, où je trouve toujours des éléments très mystérieux. Par exemple la sculpture « Lien » qui se tient en hauteur grâce à une ponte de buccin, c’est-à-dire une sorte de nid jaune où se trouvait des dizaines de minuscules boulots. On dirait une éponge. Je l’ai trouvé en plein hiver, sur la plage de Dieppe, elle était échouée, déjà vidée de tout ses « têtards ». Sortie de son contexte, installée sous une plaque de laiton, quasiment de la même couleur, la ponte de buccin devient une cale faisant partie prenante de la dynamique de la sculpture. Pour finir par une rapide introduction de la sculpture aérienne, « Saisie », qui est composée d’un morceau de coquillage connu pour être un des plus grand au monde: la grande nacre. Ce bout cassé, assez épais, en forme de rectangle piquant, et de couleur orange et nacré, tient dans le vide, en porte-à-faux, pincé très fort par une tige de cuivre tordue. Le métal et l’élément naturel se complètent, voir se confondent, l’un ne va pas sans l’autre.
Vous êtes finaliste de la 10ème édition des Talents Contemporains de la Fondation François Schneider, parlez-nous de la sculpture choisie pour ce concours.
Chaque année, le thème est l’eau. Comme vous l’avez compris dans ma précédente réponse, je suis très attirée par les objets qui viennent des profondeurs. J’ai donc décidé de participer avec la sculpture « Cycle », qui est constituée d’une dizaine de couteaux de mer, polis par le sable, le vent et l’eau. Ces couteaux, agencés les uns aux autres, forment une nouvelle structure mimant le naturel : une spirale. Celle-ci est soutenue en l’air par une tige courbée et plantée au mur. Les coquilles évoluent, avancent, comme les ondes des vagues de la mer qui montent et se retirent suivant un cycle de vie. Le 14 juin, les lauréats seront annoncés. Je croise les doigts, mais je suis déjà heureuse de faire partie des trente finalistes.
Quelles sont vos envies après ces confinements?
Exposer mon travail, expérimenter de nouvelles techniques, rencontrer des gens, faire des grandes installations, et surtout voyager !